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J’utilise une palette réduite de couleurs (trois couleurs se rapprochant des primaires : un bleu outremer et un rouge de cadmium), et parfois des rehauts à l’encre de Chine. J’aime travailler en technique humide sur du papier épais (300 g/m² ou plus), avec pulvérisation d’eau, apprêt du papier avec aplats de paraffine ou de craie grasse blanche.
L’aquarelle me plaît pour ses paradoxes. Ses contraintes techniques obligent avant exécution à réfléchir les gestes et leur ordre. Le travail dans l’humide permet la survenue d’effets inattendus. J’observe le mélange aléatoire des couleurs, la révélation des tracés à la craie grasse ou à la paraffine. Je tire parti des effets imprévus. Ce jeu de découverte dure jusqu’à ce que la feuille soit quasi sèche.
Après une pratique figurative, mes aquarelles tendent à présent vers l’abstraction : mon intérêt se détourne d’une stricte fidélité au sujet et à ses couleurs pour se porter vers des impressions, la lumière, les contrastes et les mouvements.
Je démarre cependant bien souvent un sujet ou un thème par une aquarelle figurative inspirée de paysages, de détails architecturaux, d’objets. Cela constitue pour moi le point de départ de vagabondages intérieurs, retranscriptions tendant vers l’essentiel : forme, mouvement et couleur.